Table des matières

 

Liste des Acronymes. 2

Liste des Annexes. 3

1.        Résumé exécutif 4

2.        Introduction. 6

3.        Contenu de la mission d’Assistance Technique. 6

4.        Background du projet 10

4.1.     Zone et contexte d’intervention. 10

4.2.     Problématique. 11

4.3.     Cadre politique et institutionnel 12

4.4.     Justification de l’intervention. 14

5.        Stratégie de l’intervention. 15

6.        Description du Projet 16

6.1.     Objectifs et résultats attendus. 16

6.2.     Approche méthodologique. 16

6.3.     Bénéficiaires. 17

6.4.     Structure d’exécution. 17

7.        Description des activités. 19

7.1.     Composante I : Gestion et préservation de la biodiversité. 19

7.1.1.      Création d’un cadre institutionnel 19

7.1.2.      Gestion des Aires Protégées et des espèces menacées. 21

7.2.     Composante II : Développement communautaire. 24

7.2.1.      Microprojets et initiatives locales. 25

7.2.2.      Gestion de la Pêche. 26

7.3.     Composante III : Mise en œuvre des politiques, mécanismes et structures de garde-fou pour la préservation de l’environnement 30

7.4.     Composante IV : Gestion, suivi et évaluation du Projet 31

8.        Facteurs de viabilité. 33


Liste des Acronymes

 

AP :

Aire Protégée

AT :

Assistant Technique

BM :

Banque Mondiale

CAIA:

Cellula Avaliçao Impacto Ambiental

CIPA :

Centro de Investigação Pesqueira Aplicada

CSP :

Centre de Suivi des Pêches

CSRP :

Commission Sous-Régional Pêche

DGA :

Direcçao Geral Ambiente

EIE:

Evaluation d’Impact Environnemental

EIS:

Evaluation d’Imapct Social

FDC :

Fundo Desenvolvimiento Comunitario

FIAL :

Fundo de Iniciativas Ambientais Locais

FISCAP

Fiscalização da Actividade Pesqueira (autoridade de MCS desde 2004)

GEF :

Global Environnement Facility

GOGB :

Gouvernement de la Guinée-Bissau

GPC :

Gabinete de Planificaçao Costeira

IBAP :

Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées

INA:

Instituto Nacional Ambiente

IUCN:

Union Mondiale pour la Nature

MAFC :

Ministerio Agricoltura Florestas y Caça

MCS

Monitorage, Contrôle et Surveillance

NAP :

Nucleo das Areas Protegidas

ONG:

Organisation Non Gouvernamentale

PGBZCGB :

Projet de Gestion de la Biodiversité dans la Zone Côtière de la Guinée-Bissau

RN :

Ressource Naturelle

RP :

Reserva de Pesca

SIG :

Systeme Information Géographique

UE :

Union Européenne

UGP :

Unité de Gestion du Projet

ZEE

Zone Economique Exclusive


Liste des Annexes

 

Annexe 1 :

Termes de Référence pour l’Assistance Technique

Annexe 2 :

Cadre logique du Projet

Annexe 3 :

Organigramme de l’Assistance Technique

Annexe 4 :

Stratégie de l’Assistance Technique

Annexe 5 :

Activités du Projet et apport de l’Assistance Technique


1.        Résumé exécutif

Le présent document est une offre pour une prestation d’assistance technique au Projet de Gestion de la Biodiversité dans la Zone Côtière de la Guinée-Bissau.

L’objectif globale de la prestation est de renforcer et développer les compétences techniques, les capacités organisationnelles et institutionnelles pour mener à terme avec succès la phase courante du Projet. L’appui vise à rendre autonomes les cadres nationaux dans la mise en œuvre des activités planifiées, pour contribuer à la continuité de l’intervention. Ainsi les jalons seront posés pour la pérennisation de l’intervention dans le domaine de la biodiversité en Guinée-Bissau.

En conformité aux TDRs, la mission sera composée par 4 Assistants Techniques, dont 1 est le Chef de l’équipe. Les ATs travailleront au sein des Ministères d’affectation sous la supervision des responsables nationaux des composantes du Projet. Les services rendus par les ATs permettront d’appuyer la mise en oeuvre du Projet, de renforcer la gestion du réseau des APs, d’améliorer l’efficience du développement communautaire, de contribuer à la gestion de la pêche et d’harmoniser et mettre à jour le cadre législatif sectoriel.

Les écosystèmes de la zone côtière et marine (archipel Bolama-Bijagos) et la forêt sub-humide guinéenne sont la zone d’intervention du Projet. Cette zone est caractérisée par une variété remarquable de paysages abritant une biodiversité exceptionnelle. Près de 80% de la population y trouve un cadre nécessaire au développement des activités économiques. L’évolution de ces activités, le manque de concertation intersectorielle et leur faible gestion peut conduire à la dégradation des milieux côtiers et marins.

Les pressions sur les ressources côtières et marines sont en augmentation, entraînées par la pauvreté et le manque d’alternatives économiques pour la population. Face à l’augmentation des pressions sur l’environnement côtier et marin l’Etat dispose en effet des moyens largement insuffisants. La faible gestion des ressources marines et côtières ainsi que la surexploitation des espèces clé dans des écosystèmes fragiles, peut entraîner une sévère perte en biodiversité.

Le Gouvernement de la Guinée Bissau (GOGB) a reconnu l’importance de ces ressources pour l’économie locale et nationale. La Guinée-Bissau a établi un réseau d’Aires Protégées dans la zone côtière, qui bénéficie d’un support financier du GEF (Global Environnement Facility). Ces zones sont classifiées comme sites prioritaires d’importance globale. IUCN a opéré pour l’établissement du réseau d’aires protégées, ce qui a permis d’opérer pour la préservation des écosystèmes et d’impliquer avec succès les communautés riveraines dans la gestion des ressources naturelles.

En 2001 le GOGB a publiquement annoncé son intention d’établir un organe officiel pour la gestion des aires protégées et la faune sauvage, pour remplir un flou institutionnel. Il a aussi décidé l’établissement d’une entité autonome chargée de gérer les politiques de garde-fou et les évaluations des impacts environnementaux, pour résoudre les potentiels conflits d’intérêts dans l’exploitation des ressources naturelles. La Banque Mondiale a été demandée d’assister les efforts dans la gestion des écosystèmes côtiers et la relative biodiversité. En mars 2005 le Projet de Gestion de la Biodiversité dans la Zone Côtière a démarré ses activités.

Les bénéficiaires du Projet sont les communautés locales. Les employées des structures du gouvernement et les décideurs à tous les niveaux, les ONG locales et les opérateurs privés à proximité des aires protégées ou des habitats des espèces cibles renforceront leurs capacités dans la gestion de la biodiversité.

La mise en œuvre du PGBZCGB est organisée à partir de quatre composantes principales : Coordination, Gestion et Préservation de la Biodiversité, Développement communautaire et Création du cadre légal et institutionnel. La tutelle du Projet est le Ministère des Finances ; le réseau des aires protégées est sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, Forêts et Chasse et les activités liées à la pêche sont sous la tutelle du Ministère des Pêches.

L’Objectif global du Projet est la gestion rationnelle de la biodiversité dans la zone côtière pour la conservation des écosystèmes et, au même temps, le développement durable des communautés de base.

L’Objectif spécifique est le renforcement de la conservation des écosystèmes et des espèces ayant une importance globale en Guinée-Bissau.

L’assistance technique contribuera à l’atteinte des résultats attendus par le PGBZCGB par l’appui à la mise en place d’un cadre institutionnel durable et autonome pour la gestion de la biodiversité et du réseau des aires protégées. Le Projet a déjà procédé à la création de l’Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées (IBAP) et au lancement des études pour améliorer la connaissance de la zone d’intervention.

La gestion participative du réseau des APs est aussi un résultat attendu. Pour permettre cela, l’assistance technique, à partir de l’expérience de IUCN,  participera au renforcement de la gestion communautaire et participative des Aires Protégées.

Le développement des models de gestion participative sera soutenu par la mise en place des microprojets et des initiatives locales visant à réduire la pauvreté et renforcer les groupes les plus vulnérables dans les communautés riveraines.

L’appui à la création des réserves de pêche permettra de tester des models de gestion rationnelle des ressources halieutiques. L’adéquation de la réglementation et le renforcement des structures au sein du Ministère des Pêches sont utiles pour améliorer la gestion du secteur.

En fin, l’assistance technique contribuera à la mise en place d’un cadre réglementaire pour les Evaluations d’Impact Environnemental et Social ainsi que veiller à l’harmonisation de la législation pour la prise en compte de la biodiversité dans les politiques sectorielles.

L’appropriation de la part du Gouvernement des politiques sur la biodiversité, les renforcement du cadre institutionnel et son viabilité financière et la mise en œuvre d’activités génératrices de revenu pour les communautés locales sont les facteurs clé pour la viabilité du Projet et de l’intervention dans le domaine de la biodiversité en Guinée-Bissau.


2.        Introduction

La zone côtière et ses ressources représentent une composante cruciale pour le développement de la Guinée-Bissau. Le 80% de la population du Pays résident dans la zone côtière où est concentrée la majorité de l’activité économique.

Le Projet de Gestion de la Biodiversité dans la Zone Côtière de la Guinée Bissau (PGBZCGB) est une initiative du Gouvernement de la Guinée-Bissau qui a été soutenue par la Banque Mondiale. Le Projet a pour objectif global la gestion rationnelle de la biodiversité dans la zone côtière pour la conservation des écosystèmes et, au même temps, le développement durable des communautés de base.

Le PGBZCGB est réalisé sous la tutelle du Ministère des Finances par une structure composée des cadres nationaux qui seront assistés techniquement par des consultants internationaux. La nécessité d’un renforcement du cadre institutionnel pour la mise en œuvre du PGBZCGB a été mise en exergue pendant la phase d’instruction du Projet.

Le présent document est une proposition d’assistance technique au Projet à partir des Termes de Référence pour la mission d’Assistance Technique (Section 5) et le dossier du Projet.

L’objectif de la mission d’assistance technique est de renforcer et développer les capacités des cadres nationaux en vue de l’attente des résultats attendus par le PGBZCGB ainsi de contribuer à la continuité de l’intervention dans le domaine de la biodiversité en Guinée-Bissau.

La première partie de cette proposition contient la synthèse du contenu de la mission d’assistance technique et l’indication sur les services qui seront rendus par les assistants techniques dans les différents domaines.

Dans la partie suivante il y a la description du Projet et de son contexte d’exécution, la stratégie et l’approche méthodologique qui seront utilisés tout au long de la mise en œuvre de la mission d’assistance technique.

A partir des objectifs et des résultats attendus du PGBZCGB, la partie finale du document contient la description des activités, tout en mettant en exergue la valeur ajoutée et l’apport qualitatif de l’assistance technique.

 

3.      Contenu de la mission d’Assistance Technique

Objectif de la mission

La lecture des TDRs (Annexe 1) amène le bureau à formuler une proposition d’assistance technique basé sur une forte action de renforcement des capacités pour les cadres nationaux du Projet.

L’objectif globale de cette action est de renforcer et développer les compétences techniques, les capacités organisationnelles et institutionnelles pour mener à terme avec succès la phase courante du Projet. L’appui vise à rendre autonomes les cadres nationaux dans la mise en œuvre des activités planifiées, pour contribuer à la continuité de l’intervention. Ainsi les jalons seront posés pour la pérennisation de l’intervention dans le domaine de la biodiversité en Guinée-Bissau.


Equipe d’assistance technique

Les TDRs préconisent une équipe technique composée par des ATs d’une vaste expérience professionnelle et d’un haut niveau de formation scolaire et technique, avec des capacités de communication et de travail d’équipe. Le rôle des ATs dans la formation des cadres nationaux est mis exergue, ainsi que leur habilité de synthétiser, harmoniser les différentes perspectives, visions et intérêts, parfois contradictoires, des parties concernées par la mise en œuvre du Projet.

  L’équipe proposée est composée par quatre personnes (voir Organigramme Annexe 3), qui dépendront directement du Coordonnateur National du Projet (CNP): le chef d’équipe (22 mois) et l’AT de l’IBAP (28 mois) en missions de longue durée, et l’AT à la composante pêche et celui dans le secteur législatif en missions de courte durée, pour un total de 12 mois et 6 mois respectivement. Plus en détail:

§      1 Chef d’équipe qui fera partie de l’Unité de Gestion du Projet (Composante IV)  et assistera techniquement le CNP. Il a une formation supérieure dans le domaine de l’environnement et la gestion des RNs.

§      Un Assistant Technique de la sous composante Pêche (Composante I : Gestion et préservation de la biodiversité)  sous la supervision du Directeur Général du Centre de Recherche Halieutique Appliquée (CIPA). Formation supérieure écologue ou biologiste, avec spécialisation dans le domaine de la pêche. Pour optimiser les mois/hommes disponible (12), son appui sera reparti en  3 missions de courte durée, pour répondre avec continuité aux besoins du Projet au fil de la mise en œuvre. L’appui de l’AT dans la préparation de la planification pour la sous composante est mis en exergue.

§       Un AT de la Composante III: Mise en œuvre des politiques, mécanismes et structures de garde-fou pour la préservation de l’environnement, qui travaillera sous la supervision du Coordonnateur de la Cellule pour les Evaluations des Impact Environnementaux (CAIA). Formation supérieure dans le domaine des sciences naturelles et/ou sociales. L’optimisation de l’apport technique sera réalisée par la conduction de 3 missions de courte durée.

§      Un AT qui s’occupera des Composante I (Gestion et préservation de la biodiversité) et de la Composante II  (Développement communautaire), qui travaillera sous la supervision du Directeur de l’IBAP. Formation supérieure dans le domaine des sciences écologiques et biologiques.

Résultats attendus par l’équipe

Les Résultats attendus des ATs sont d’assurer l’efficience et l’efficacité de la mise en œuvre du PGBZCGB et assister les responsables nationaux dans l’adéquation de l’apparat institutionnel dans les domaines de la conservation et la gestion de la biodiversité, soit du point du vue organisationnel/technique que du point de vue des politiques sectorielles (stratégie, législation et réglementation).

Services rendus par les Assistants Techniques

Les services rendus par l’équipe d’assistance technique permettront au Projet de :

a)      Renforcer la gestion et contribuer à la pérennisation du réseau des aires protégées en Guinée-Bissau ;

b)      Développer des schémas de gestion participative des ressources naturelles (côtières et marines) d’une façon techniquement appropriée, bien organisée, adaptée aux potentialités des acteurs locaux et en conformité aux stratégies sectorielles à l’échelle nationale et régionale.

c)      Viabiliser un cadre institutionnel et réglementaire pour la préservation de la biodiversité, favoriser l’harmonisation de la législation et l’efficacité des politiques et des stratégies nationales de gestion durable de la biodiversité.

d)       Soutenir la mise en œuvre des activités du PGBZCGB en vue de l’atteinte des ses objectifs.

D’une manière plus spécifique, l’apport de l’assistance technique portera, entre autres, sur les aspects suivants:

 Dans le domaine de la gestion des APs :

Þ         Consolider le rôle institutionnel de l’IBAP dans la gestion et la promotion du réseau des aires protégées et la préservation des espèces menacées ou en danger.

Þ  Contribuer à l’organisation de l’information et améliorer la communication entre les différents acteurs du réseau des APs.

Þ  Assurer la formation technique des cadres de l’IBAP et des partenaires (ONG, service de l’Etat, privés) du PGBZCGB.

Þ  Renforcer le système de surveillance et de contrôle des APs et former son personnel.

Þ  Faciliter la gestion quotidienne du réseau (organisation logistique, échange d’informations, coordination avec les partenaires et autres institutions, etc.).

Þ  Viabiliser les plans de gestion des APs et veiller à leur application (formation des Directeurs et personnel des APs, ateliers participatifs au niveau local, etc.).

Þ  Travailler afin que le réseau des APs dispose d’informations actualisées et fiables sur les espèces menacées ou en danger (lancer des études, inventaires, plans d’action, etc. et veilleur à leur bonne exécution et application).

Þ  Intégrer l’IBAP dans les réseaux régionaux (Programme Régionale pour les Aires Marines Protégées, etc.)

Dans les domaine du développement communautaire :

Þ  Améliorer les compétences des acteurs locaux sur les méthodes participatives pour l’identification et la mise en œuvre des microprojets.

Þ  Veiller pour la pertinence technique des microprojets : études de viabilité socio-économique et sociale et renfoncer l’approche filière.

Þ  Contribuer au bon fonctionnement du mécanisme de financement des microprojets et des initiatives locales.

Þ  Faciliter la capitalisation des données sur les interventions et l’échange d’information entre les différents acteurs.

Þ  Mise en place et organisation d’un mécanisme pour assurer le suivi et l’évaluation des microprojets.

Dans le domaine de la pêche :

Þ  Contribuer à la mise en place des Réserves de Pêche

Þ  Appuyer le lancement d’études scientifiques pour constituer une base d’information fiable ; veiller à la qualité scientifique de ces études.

Þ  Dynamiser la participation des bénéficiaires et des autres acteurs concernés dans le processus de discussion publique et dans l’élaboration des réglementations sur la pêche.

Þ  Favoriser l’échange d’information et le dialogue entre les populations riveraines des RP, le Projet et les institutions

Þ  Veiller pour le bon fonctionnement du CIPA et contribuer à la mise en place du Centre de Suivi des Pêches.

Þ  Opérer au sein du Ministère pour améliorer la gestion des pêches: stratégies et politiques, plans de gestion et de surveillance, améliorer les capacités dans le monitorage, contrôle et surveillance (MSC) pour la lutte contre les pêches illégaux, contribuer à l’évaluation des stocks des espèces commerciaux exploitées dans la ZEE pour la prise en compte de la valeur réelle des ressources négociées dans les accords, etc. l’importance de créer des tables de concertation à l’échelle locale et régionale, renforcement des capacités techniques et organisationnelle des cadres.

Dans le domaine de la législation et les évaluations d’impact :

Þ  Participer à l’harmonisation entre les différentes lois sectorielles touchant la gestion de la biodiversité.

Þ  Contribuer à la mise en place d’un système pour les EIE et EIS.

Þ  Dynamiser l’application des conventions internationales par l’appui à l’élaboration des plans d’application et l’harmonisation de la législation existante.

Þ  Appuyer la définition d’une stratégie de communication et de sensibilisation destinée au secteur privé, aux décideurs et aux investisseurs.

Dans la gestion du Projet :

Þ  Travailler pour la gestion harmonieuse et transparente du PGBZCGB.

Þ  Faciliter la coordination interinstitutionnelle dans la mise en œuvre du Projet.

Þ  Définir une stratégie de mobilisation des instances décisionnelles et consultatives du Projet (Comité de Pilotage, Comité de Gestion, Comité Consultatif)


4.        Background du projet

4.1.     Zone et contexte d’intervention

Ecosystèmes et faune d’une importance globale

Les écosystèmes de la zone côtière de la Guinée-Bissau sont composés d’une variété remarquable de paysages abritant une biodiversité exceptionnelle. Ils sont caractérisés par une large interpénétration de milieux terrestres et aquatiques,  y inclus des vastes estuaires, le grand archipel Bolama-Bijagos (Réserve de la Biosphère UNESCO) et des plaines côtières soumises à des inondations saisonnières. L’écosystème estuarien-mangrovien, les bancs de sable, et la forêt Guinéenne sub-humide sont les habitats parmi les plus riches en terme de biodiversité, productivité et potentiel alimentaire dans l’Afrique de l’Ouest. Ces habitats sont indispensables à la survie de plusieurs espèces globalement menacées ou en danger et pour les espèces d’une importance économique.

Une initiative du Gouvernement

Le Gouvernement de la Guinée Bissau (GOGB) a reconnu l’importance de ses ressources  côtières et marines pour l’économie locale et nationale; il est de plus en plus conscient sur l’importance de ces ressources à l’échelle régionale. Le GOGB a demandé à la Banque Mondiale d’assister les efforts dans la gestion de ces uniques écosystèmes côtiers et la relative biodiversité, la promotion des schémas de gestion durable et responsable des ressources naturelles et aider la prévention des menaces émanant des activités en cours et de celles planifiées, plus en particulier la pêche industrielle et l’éventuelle exploitation pétrolière off-shore.

L’institution des Aires Protégées

La Guinée-Bissau a établi un réseau d’Aires Protégées dans la zone côtière, qui bénéficie d’un support financier du GEF (Global Environnement Facility). Ces zones sont classifiées comme sites prioritaires d’importance globale par la BM, IUCN et World Conservation Monitoring Center. Deux aires protégées, Parc National d’Orango et Parc National Vieira e Poilão, sont inclus dans l’archipel Bolama-Bijagos, qui a été désigné comme Réserve de la Biosphère par l’UNESCO en 1996 et inclus dans la zone d’intervention du Programme Sous-Régionale pour les Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest. L’archipel est très riche de matériel organique et plancton; il abrite une haute densité de faune très diversifiée et il est reconnu à l’échelle régionale comme site de reproduction des poissons et crustacées.

Les autres trois aires protégées ciblées par le Projet sont situées tout au long de la cote intérieure, à savoir :

§      La Forêt de Cantanhez (proposé Parc National), l’un de dernier peuplement de forêt primaire guinéenne sub-humide, qui abrite l’espèce menacée du Chimpanzé.

§      Le Parc Naturel de Lagoa de Cufada, classé site Ramsar, renommé pour sa richesse en oiseaux.

§      Le Parc Naturel des Mangroves du Rio Cacheu, un complexe de mangroves, estuaires et marais, peuplées par oiseaux échassiers et autres d’haute importance naturelle.

Les autres zones de conservation significatives sont : le bassin du Rio Grande de Buba, le bassin du Rio Mansoa et le Rio Tombali. Ces zones sont caractérisées par des mangroves, plaines inondées sujettes au phénomène de la marée et une grande variété d’oiseaux.

4.2.     Problématique

Une pauvreté endémique et des potentialités

La Guinée-Bissau est parmi les Pays les plus pauvre du monde avec plus du 50% de la population vivant par dessous du limite de la pauvreté, une expectative de vie de 43 ans et une distribution inéquitable des revenus. La population en 2001 a été estimée à environ 1.3 millions, avec un coefficient de croissance du 2,23%.

L’économie de la Guinée-Bissau est hautement dépendante de ses ressources naturelles. La vente de la noix d’acajou et les licences de pêche sont actuellement les deux premières sources de revenu, représentant le 87% des recettes du Pays. Toutefois l’exploitation des ressources non renouvelables telles que la bauxite, le phosphate et le pétrole est considérée par le Gouvernement comme un potentiel important pour le futur développement économique.


Les pressions augmentent

Le 80% de la population du Pays résident dans la zone côtière où est concentrées la majorité de l’activité économique. L’évolution de cette activité, le manque de concertation intersectorielle et la faible gestion des activités peut conduire à la dégradation des milieux côtiers et marins. Ainsi les pressions sur les ressources côtières et marines sont en augmentation, entraînées par la pauvreté et le manque d’alternatives économiques pour la population. La majorité des foyers tirent leur subsistance de l’exploitation des ressources naturelles. La pauvreté endémique et les bas niveau de conscientisation sur la nécessité d’assurer la santé des écosystèmes pour maintenir leur productivité, fait que les populations ne sont pas stimulées à la gestion durable du capital de la biodiversité de la zone côtière. Les pressions qui menacent la fonctionnalité des écosystèmes et les habitats pour la faune sont causées par l’agriculture itinérante, la riziculture, la pêche artisanale, l’exploitation du bois de mangrove pour la production de charbon et le fumage des poissons.

Faibles capacités de gestion

Pour faire face à l’augmentation des pressions sur l’environnement côtier et marin l’Etat dispose en effet des moyens largement insuffisants. La faible gestion des ressources marines et côtières ainsi que la surexploitation des espèces clé dans des écosystèmes fragiles, peut entraîner une sévère perte en biodiversité.

La zone côtière abrite aussi des ressources dont exploitation sera sans doute le moteur du développement futur de la Guinée Bissau. L’activité de la pêche industrielle et l’exploitation off-shore du pétrole sont le deux secteurs prioritaires pour le Gouvernement. Toutefois, les capacités actuelles de gestion dans ces deux domaines sont faibles. Au présent, les recettes de la pêche industrielle sont exclusivement celles pour le paiement des licences de pêche, étant les produits halieutiques pour les bénéfices des industries étrangères.   Le monitorage, contrôle et surveillance (MCS) des pêches sont insuffisants pour limiter la surexploitation des stocks et les pêches illégaux. D’autre part, la faible capacité de gestion fait obstacle à la prévention de l’énorme impact environnemental et social de la future exploitation pétrolière. Tout cela constitue un grande menacé pour la biodiversité

4.3.     Cadre politique et institutionnel

Stratégie Régionale

La Guinée-Bissau a été le cosignataire en 2003, avec les autres Pays de la Commission Sous-Régionale des Pêches, de la Déclaration de Politique Générale de la Stratégie Régionale pour les Aires Marines Protégées de l’Afrique de l’Ouest. La vision régionale est de créer un « réseau cohérent d’aires marines protégées en Afrique de l’Ouest gérées par des institutions fortes, de façon participative, qui valorisent la diversité naturelle et culturelle pour contribuer au développement durable ». Le PGBZCGB fait la sienne cette vision stratégique étant sa zone marine d’intervention (Archipel Bolama-Bijagos) incluse dans le réseau sous-régional des Aires Marines Protégées.

Le programme de développement national

Nonobstant les contraintes à lesquelles doit faire face, les GOGB reconnais l’importance de la préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Les axes du programme de développement national pour la période 2001-2010 sont  i) la croissance économique et lutte contre la pauvreté ; ii) le renforcement de l’infrastructure sociale et économique de base ; iii) la démobilisation et réinsertion des anciens combattants (consolidation du processus de paix et réconciliation nationale) ; et iv) la bonne gouvernance.

Les ressources naturelles pour le développement

Le programme susmentionné reconnaît que les ressources naturelles ont une importance clé dans le développement économique et la lutte contre la pauvreté. La stimulation d’une croissance économique basée sur la diversification des initiatives de développement et l’exploitation rationnelle de l’agriculture, des forêts et des ressources marines est prioritaire dans la lutte contre la pauvreté.

Les objectifs du programme national de développement dans les domaines des ressources naturelles et l’environnement sont : i) améliorer l’accès à l’eau potable ; ii) prendre conscience du potentiel représenté par les ressources renouvelables du Pays ; iii) renforcement des capacités sur les technologies de valorisation des ressources locales ; iv) assurer l’exploitation durable des ressources naturelles combinée avec la protection de l’environnement.

Des acquis importants

A compter de 1988 le GOGB a amorcé l’intervention dans le domaine de la biodiversité dans la zone côtière. La mise en œuvre a été faite par IUCN par la promotion, avec l’aide des plusieurs bailleurs, des projets de conservation et de gestion des ressources naturelles. Les efforts de 15 ans d’intervention ont stimulé la constitution de plusieurs ONG qui sont devenues des acteurs importants pour la promotion de la gestion des ressources naturelles au niveau de base. L’établissement d’un réseau d’aires protégées a permis de démarrer la préservation des écosystèmes et d’impliquer avec succès les communautés riveraines dans la gestion des ressources naturelles. Les acquis plus remarquables de l’intervention de IUCN ont été les suivants :

§      Classement par l’UNESCO de l’archipel Bolama-Bijagos en Réserve de la Biosphère ( 1996).

§      Lancement en Guinée-Bissau (1997) du Réseau Sous-Régional de Planification Côtière. Création du GPC (Gabinete de Planificaçao Costeira) qui a promu plusieurs études, inventaires et monitorage sur la biodiversité.

§      Promulgation en 1997 de la Loi pour les Aires Protégées, que prévoit la dévolution des responsabilités pour la gestion des Aires Protégées au niveau des communautés de base, pour en permettre l’appropriation dans l’optique de la création des pôles de développement durable.

§      Etablissement du Réseau des Aires Protégées par la création de Parc National João Vieira et Poilão, Parc National d’Orango, Parc Naturel des Mangroves de Cacheu et le Parc Naturel de Cufada. Les études pour la conversion de la réserve de chasse de Cantanhez en une aire protégée ont été complétées.

§      Création du NAP (Noyau des Aires Protégées) pour la gestion des Parcs Nationaux (Orango et Joao Vieira) et la Réserve de la Biosphère.

§      Promotion du développement durable et la lutte contre la pauvreté par le financement des microprojets en partenariat avec les ONGs nationales.

§      Mise en œuvre de campagnes d’éducation environnementale et de sensibilisation pour les décideurs, les techniciens, dans les écoles et les communautés locales.

En 2001 le GOGB a publiquement annoncé son intention d’établir un organe officiel pour la gestion des aires protégées et la faune sauvage, pour remplir un flou institutionnel. Le GOGB a aussi décidé l’établissement d’une entité autonome chargée de gérer les politiques de garde-fou et les évaluations des impacts environnementaux, pour résoudre les potentiels conflits d’intérêts dans l’exploitation des ressources naturelles. En mars 2005 le Projet de Gestion de la Biodiversité dans la Zone Côtière a démarré ses activités.

4.4.     Justification de l’intervention

Préservation du patrimoine de la biodiversité

Le contrôle des pressions sur les écosystèmes côtiers et marins par une gestion durable des ressources naturelles et la prévention des pratiques nuisibles à l’environnement sont indispensables pour la conservation de la biodiversité. Le Projet vise à introduire des schémas de gestion durable des ressources naturelles et assurer leur maîtrise à travers la formation et le training des acteurs concernés. L’intervention du Projet favorise l’introduction de pratiques favorables à la biodiversité pour le long terme, par le renforcement des capacités techniques, la meilleure organisation des acteurs locaux, la viabilisation d’activités alternatives génératrices de revenu pour les usagers directs des RNs, les systèmes de monitorage, contrôle et surveillance sur les pressions, la prévention et la fiscalisation des pratiques nuisibles et le renforcement du cadre institutionnel et politique dans les domaines de la gestion de l’environnement côtier et marin.

Adéquation des lois et du cadre institutionnel

Jusqu’aujourd’hui l’intervention en Guinée Bissau dans les domaines de la conservation et la biodiversité a été largement basée sur des projets ponctuels, en majorité gérés par des ONGs et IUCN. Il y a donc la nécessité d’une majeure prise de responsabilité de la part du GOGB. Pour permettre cela, la révision de la législation et la mise en œuvre des reformes institutionnelles sont nécessaires, si l’on veut que la conservation de la biodiversité soit réellement prise en compte dans les stratégies de développement du Pays. Le Projet a supporté le GOGB dans la création de l’Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées (IBAP) chargé de la gestion de la biodiversité et des aires protégées. Le PGBZCGB appui aussi : l’établissement d’une Fondation pour viabiliser du point de vue financier et dans le long terme l’intervention dans le domaine de la biodiversité,  la préparation et l’adoption de la législation pour les évaluations des impacts environnementaux et sociaux, l’établissement de l’Institut National pour l’Environnement (INA) responsable pour les évaluations, la révision de la législation et l’adéquation du cadre institutionnel dans le secteur de la pêche et la mise en place des Réserves de Pêche.


5.        Stratégie de l’intervention

Amélioration de la gestion de la biodiversité

La stratégie d’intervention du Projet est cohérente avec celle du programme de développement national de 2001 à 2010 pour le secteur de l’environnement. Ce dernier préconise : l’élaboration des politiques adaptées et d’un de plan de gestion de l’environnement ; la gestion des parcs et  des aires protégées ; et l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de gestion de la biodiversité dans la zone côtière.

Le PGBZCGB vise à poursuivre, développer et étendre les activités en cours d’exécution depuis 1988. Il s’agit de mettre en oeuvre un programme stratégique et bien coordonné pour la gestion de la biodiversité dans la zone côtière. L’intervention doit viser le long terme.

La durabilité comme choix stratégique

La stratégie du Projet est la suivante :

§      Promouvoir la gestion de la biodiversité dans le long terme par la création d’un cadre institutionnel et d’un mécanisme de financement pour prévenir que la gestion du réseau des aires protégées soie affectée par les contraintes et les incertitudes qui affectent le GOGB. Ceci permet la mise en œuvre d’un plan stratégique pour la préservation de la biodiversité côtière, qui a débuté par la création de l’IBAP et sera renforcé par la promotion d’une Fondation.

§      Consolider dans l’IBAP les acquis et les activités du réseau des APs en cours d’exécution (NAP, GPC, Projets Lagoa et Cufada).

§      Renfoncer le réseau des APs par son extension (Institution nouvelle AP de Cantanhez), la finalisation et la mise en œuvre efficace des plans de gestion des APs.

§      Favorise l’appropriation de la gestion des APs par les communautés locales par la dévolution des responsabilités et la promotion du développement local

§      Promotion des pratiques durables des pêches pour faire face aux surexploitations et aux pêches illégales, qui peuvent affecter d’une façon négative la stabilité et la productivité des pêcheries et des écosystèmes marins. Le Projet concentrera ses efforts dans le domaine de la pêche artisanale.

§      Prendre en compte et limiter les menaces des activités de développement sur l’environnement, par la mise en place d’un système de garde-fou pour  évaluer et prévenir les impacts négatifs sur l’environnement.


6.        Description du Projet

6.1.     Objectifs et résultats attendus

Gestion rationnelle, conservation et développement

Objectif global : Gestion rationnelle de la biodiversité dans la zone côtière pour la conservation des écosystèmes et, au même temps, le développement durable des communautés de base

Objectif spécifique : La conservation des écosystèmes et des espèces ayant une importance globale en Guinée-Bissau est renforcée.

Ainsi le PGBZCGB permettra :

a) l’amélioration de la conscientisation, de la connaissance et des capacités des communautés et des institutions concernées par le Projet dans la gestion des écosystèmes et des espèces dans la zone côtière, y inclus celles d’une importance globale.

b) l’amélioration du revenu et des bénéfices à l’échelle locale issus des schémas de gestion durable de la biodiversité.

c) l’augmentation de la superficie globale du Pays sous statut d’aire protégée et avec gestion améliorée de la biodiversité.

d) le maintien ou l’amélioration des fonctions et de la résilience des écosystèmes dans les aires protégées et ses zones tampon et dans les réserves de pêche.

Les objectifs susmentionnés sont obtenus à travers de trois résultats attendus:

1)                       Améliorer la durabilité et la cohérence du cadre politique, organisationnel et financier pour la gestion des écosystèmes de la zone côtière et l’utilisation durable des relatives ressources naturelles, y inclus la gestion efficace du réseau des aires protégées.

2)                       Développement de la conservation de la biodiversité au niveau des communautés de base, avec accent sur l’amélioration de la gestion de la pêche et les mangroves, pour réduire les pressions sur les écosystèmes fragiles.

3)                       Mise au point de la législation des évaluations d’impact environnemental et social et leur application pour les activités de développement dans la zone côtière.

6.2.     Approche méthodologique

Participation et renforcement des capacités

L’approche du PGBZCGB est le suivant :

§      Utiliser un « approche écosystème » pour la conservation, notamment pour ce qui concerne la préservation de la biodiversité marine. Il s’agit de la promotion et de la mise en œuvre d’une gestion intégrée des ressources naturelles (sols, eau, faune, flore) pour la promotion de la conservation et l’utilisation durable et équitable de ces ressources.

§       Favoriser la participation des communautés locales et des usagers directs par : la mise en valeur des connaissances locales ; le renforcement de la gestion communautaire pour l’utilisation durable des ressources ; la promotion d’alternatives économiques pour les foyers, soit permettre aux populations bénéficiaires de tirer un avantage économique de la gestion durable et rationnelle des ressources biologiques.

§      Renforcer les capacités institutionnelles au niveau local et national : développer un cadre légal et institutionnel pour la promotion durable de la conservation et la gestion de la biodiversité ; tester des models pour la dévolution de la gestion et la prise de décision sur la biodiversité aux usagers à l’échelle locale ; mettre en place un système de garde-fou pour l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux dans les activités pour le développement économique.

§      Consolider les instances interinstitutionnelles et les organisations locales (Comité de pilotage, Concelhos de Gestão dos Parques, Concelhos Consultivos Pesca, etc.) pour favoriser l’intégration des paramètres de la biodiversité dans les politiques sectorielles.

§      Renforcer le réseau régional pour la conservation et l’utilisation durable des ressources marines  (Commission Sub-Régional de la Pêche, Réseau Régional pour la zone côtière et le réseau de la Tortue marine de l’Afrique de l’Ouest, Programme Régionale des Aires Marines Protégées) par la collecte des données sur la biodiversité, la meilleure sensibilisation et l’amélioration des capacités nationales de gestion et d’échange d’informations.

§      Harmoniser la législation sectorielle avec les engagements nationaux et internationaux pour la préservation de la biodiversité.

6.3.     Bénéficiaires

Communautés, cadres du Projet,  employées de l’Etat, ONG et opérateurs privés

Les bénéficiaires du Projet sont les communautés locales et les usagers directs des ressources naturelles. Les employées des structures du gouvernement et les décideurs à tous les niveaux, les ONG locales et les opérateurs privés à proximité des aires protégées ou des habitats des espèces cibles renforceront leurs capacités dans la gestion de la biodiversité. Un accent particulier est placé sur les bénéfices en faveur et l’implication des communautés locales riveraines des APs.

6.4.     Structure d’exécution

Coordination et trois composantes

Le PGBZCGB est organisé en quatre composantes principales : Coordination, Gestion et Préservation de la Biodiversité, Développement communautaire et Création du cadre légal et institutionnel.

La Coordination, sous la tutelle du Ministère des Finances, constitue l’Unité de Gestion du Projet (UGP). Elle est composée par le Coordonnateur National du Programme (CNP), le Chef d’équipe des assistants techniques et le personnel de support.

La Gestion et la Préservation de la Biodiversité sont à l’apanage de l’Institut Biodiversité et Aires Protégées (IBAP), sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, Forêts et Chasse (MAFC), et du Centre de Recherche Halieutique Appliquée (CIPA), au sein du Ministère des Pêches, pour les activités en relation avec le secteur de la pêche. L’IBAP et le Ministère des Pêches (FISCAP et CIPA) collaboreront pour les Aires Protégées avec une composante marine pour le MSC des pêches et la gestion des réserves de pêche.

L’IBAP est dirigé par son Directeur Général, qui est assisté par un Assistant Technique, et le personnel du réseau des Aires Protégées (Directeurs des Parcs, etc.).

Le coordonnateur du CIPA, un assistant technique et le personnel compose la sous composante Pêche, qui fait partie de la composante qui s’occupe du développement communautaire

La composante Développement communautaire sera confiée à IUCN pour ce qui concerne la mise en œuvre des microprojets de développement, pour tirer profit de son expérience dans la mise en œuvre du FIAL, et au CIPA pour les activités dans le secteur pêche artisanale. Les ATs de l’IBAP et du CIPA assisteront la composante dans leur respectif domaine de compétence. La concertation et la collaboration entre IUCN et CIPA est recommandée.

La dernière composante qui s’occupe du cadre légal et institutionnel (CAIA), qui est composée par un Coordonnateur, l’assistant technique et le personnel.

Le PGBZCGB sera appuyé par l’assistance technique dans la préparation d’une planification bien intégrée entre les différentes composantes et coordonnée avec les activités des différents Ministères de tutelle. L’UGP veillera pour assurer une mise en œuvre cohérente, harmonisé et cordonnée. L’IBAP et le CIPA devront collaborer et concerter dans la mise en œuvre des Réserves de Pêche dans les zones périphériques des Parcs Nationaux. L’IBAP, IUCN et CIPA travailleront ensemble pour la mise en œuvre des actions d’appui au développement dans les zones périphériques (pôles de développement).


7.        Description des activités

7.1.     Composante I : Gestion et préservation de la biodiversité

La composante a pour but la mise en place d’un cadre institutionnel durable pour la gestion du réseau des aires protégées et la préservation de la biodiversité, spécifiquement les espèces menacées et en danger.

7.1.1.  Création d’un cadre institutionnel

Résultat attendu: Un cadre institutionnel durable et autonome du point de vue administratif et financier  pour la gestion rationnelle de la biodiversité côtière et des aires protégées est crée et opérationnel

Les activités planifiées sont les suivantes :

Fonctionnement de l’IBAP

L’Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées (IBAP) a pour mission la promotion de la biodiversité et la gestion durable des Aires Protégées de la Guinée-Bissau.

A la fin de cette phase du Projet, l’IBAP devra être autonome du point de vue financier et administratif dans la gestion et la coordination du réseau des aires protégées et devenir le point focal dans le Pays pour toutes actions dans le domaine de la préservation de la biodiversité. L’IBAP dépend directement du Gouvernement, mais il a l’autonomie de mise en œuvre des politiques et des stratégies dans les domaines susmentionnés. Cela doit se concrétiser par :

§      l’établissement d’un cadre institutionnel et législatif permettant à l’IBAP de jouer son rôle de coordination et de réalisateur.

§      la mise en place d’un mécanisme de financement, sous forme de Fondation, pour assurer les fonds pour financer la préservation de la biodiversité et la gestion du réseau des Aires Protégées et ainsi la raison d’être et la viabilité économique de l’Institut.

Assistance technique à l’IBAP

L’assistance technique a pour but d’appuyer et assister le Directeur dans la gestion quotidienne de l’IBAP, pour assurer la viabilité technique, organisationnelle et financière de l’Institut avant la fin de cette phase du Projet. L’Institut doit devenir l’acteur plus représentatif et reconnu à l’échelle nationale et internationale dans les domaines de la préservation de la biodiversité et des aires protégées en Guinée-Bissau.

La viabilité technique sera poursuivie par une action soutenue de training et de renforcement des capacités des cadres et du personnel de l’IBAP, mais aussi des partenaires tels que la GPC et d’autres institutions : techniciens, gardes de la nature et conservateurs des Parcs. En début de mission, l’AT procédera à l’identification des besoins en formation et préparera un plan d’exécution qui sera soumis au Directeur de l’IBAP pour approbation. Ce document contient la stratégie et la méthodologie de formation pour créer les capacités nécessaires à l’exécution du Projet et assurer la durabilité de l’intervention après la fermeture du Projet. Le plan vise à donner une réponse aux besoins de formation, pour permettre le progrès technique et professionnel du personnel et donc sa valorisation au sein de l’équipe de l’IBAP. Les cadres formés seront dans les conditions de contribuer d’une manière significative à l’obtention des résultats escomptées par la composante. Si possible, les séances de formation seront organisées dès le démarrage de la mission de AT, qui participera aussi aux travaux de terrain pour assurer le training on-the-job tout au long de sa mission. Le but est celui de doter les cadres nationaux de la maîtrise des processus de gestion participative de la biodiversité à partir d’un cadre réglementaire et législatif bien définis et avec la participation des communautés de base.

Le Directeur de l’IBAP sera appuyé au niveau organisationnel dans la définition des règles de fonctionnement de l’Institut, le montage de l’organigramme, la préparation des TDRs pour le personnel et les procédures de recrutement, l’établissement des protocoles d’accord technique et de collaboration institutionnelle avec les partenaires, entre autres, IUCN et GPC.

L’IBAP sera doté d’un règlement intérieur qui définira les modalités de fonctionnement et précisera la mission de l’Institut. L’intégration et l’harmonisation des activités de l’Institut avec celles prévues par le Projet de Gestion de la Biodiversité dans la Zone Côtière seront assurées.

L’AT appuiera la révision et l’harmonisation de la loi cadre des Aires Protégées de 1997 et des autres lois et règlements sectoriels pour tenir compte du rôle et des responsabilités de l’IBAP.

Des protocoles de collaboration seront passés avec IUCN, GPC, et d’autres ONG et intervenants pour intégrer dans la gestion de l’IBAP les acquis et les expériences de ces intervenants. Un protocole sera aussi signé avec le Ministère des Pêches pour définir les modalités de collaboration dans les Aires Protégées avec une composante marine, notamment avec FISCAP pour traiter la question des pêches illégaux et avec CIPA pour le monitorage des pêcheries et RP.

Le suivi écologique et le monitorage des écosystèmes et des espèces menacées seront réalisés en collaboration avec la GPC. Les modalités techniques seront définies dans les Plans de Gestion de chaque AP et dans les Plans d’Action pour les espèces menacées et en danger.

L’IBAP sera dans les conditions de prendre la relève de IUCN dans la gestion des Parcs João Vieira et Poilão, Orango et Cacheu et celui de Cufada de la DGA.

Contribuer à la viabilité financière

La viabilité financière est impulsée par la création d’une Fondation qui a pour objectif la constitution d’un fond pour assurer le financement durable de l’intervention dans les domaines de la biodiversité et de la gestion des aires protégées. Les modalités de son fonctionnement seront établies avec la définition des étapes à franchir pour la mise en opération du fond. La Fondation sera aussi supportée pour créer le lobbying nécessaire à trouver les bailleurs des fonds, comme par exemple les investisseurs dans les secteurs de la pêche industrielle et, éventuellement, de l’exploitation pétrolière.

Consolidation de l’IBAP

L’action d’assistance technique permettra à l’IBAP de se consolider du point de vue institutionnel pour jouer le rôle de pivot dans la prise de décision stratégique et dans la mise en œuvre des politiques nationales sectorielles, spécialement celles pouvant affecter la biodiversité dans la zone côtière, entre autres, les secteurs de la pêche industrielle et de l’exploitation pétrolière. Jouissant d’une position forte et reconnue à l’échelle nationale, l’IBAP sera l’interlocuteur privilégié pour toutes les organisations internationales dans le domaine de la biodiversité en Guinée-Bissau.

L’IBAP sera également le point focal pour prévenir que les intérêts commerciaux, comme la pêche industrielle et l’exploitation pétrolière, puissent porter préjudice aux acquis et aux résultats obtenus dans la préservation de la biodiversité et la gestion durable des APs dans la zone côtière.

7.1.2.  Gestion des Aires Protégées et des espèces menacées

Résultat attendu : La conservation et l’utilisation rationnelle de la biodiversité côtière sont réalisées par une gestion participative des aires protégées et des espèces menacées ou en danger

Organisation du réseau des Aires Protégées

L’action d’assistance technique sera focalisée sur le renforcement des capacités du personnel de l’IBAP, de ses partenaires nationaux et des communautés locales dans le domaine de la gestion participative des ressources naturelles. L’action de formation vise à construire les compétences nécessaires pour soutenir en Guinée-Bissau la préservation de la biodiversité dans le temps.  

Le réseau des aires protégées sera organisé, sa mission étant de gérer efficacement et d’une manière participative la conservation des écosystèmes et des espèces menacées ou en danger. L’Institut recevra une impulsion lui permettant de planifier et d’organiser la gestion participative des aires protégées actuelles et d’en créer des nouvelles, spécialement celle du Mato de Cantanhez, ou d’autres éventuelles, en fonction des besoins et des possibilités du Pays. Pour permettre cela, les activités de renforcement des capacités et le transfert des compétences pour les cadres nationaux seront mise en oeuvre dès le début de la mission d’assistance technique, en conformité au plan de formation. Les thèmes de formation seront centrés sur les méthodologies et les approches pour la gestion participative des aires protégées ainsi que sur les outils techniques pour l’aménagement et la gestion des espaces naturels. L’expérience pluriannuelle de IUCN sera mise en exergue afin de permettre à l’IBAP et à son personnel de tirer avantage des acquis, des approches testés avec succès et des réussites.

Les aires protégées et ses zones tampon et la zone côtière seront les pôles de développement de l’intervention. Dans ces zones le Projet devra tester des approches pouvant intégrer la conservation et l’utilisation rationnelle des RNs avec le développement socio-économique et la réduction de la pauvreté.

Création de l’Aires Protégée de Cantanhez

  L’IBAP sera appuyée dans la création de l’Aire Protégée du Mato de Cantanhez. Il est important ici de souligner l’expérience de travail du bureau de AT dans la forêt de Cantanhez et dans la zone côtière de Tombali et Buba. La participation, en tant que assistance technique principale, à la mise en œuvre du Projet AGIR (Appui à la Gestion Intégré des Ressources Naturelles – Financement UE) de 2000 jusqu’à fin 2005, a permis de mûrir une expérience significative. Le projet AGIR a développé avec succès des schémas de gestion participative des forêts communautaires dans la zone de Cantanhez. Ainsi le bureau, à travers du projet AGIR, dispose de l’expérience la plus appropriée pour la mise en place de l’AP et contribuer par la suite à la gestion participative et durable. Par ailleurs, un important étude de géographie humaine a été réalisé avec l’appui du bureau de AT et l’Université de l’Aquila (Italie) en 2004 et 2005, ce qui est une bonne base de connaissance du tissu social et économique des communautés de Cantanhez ; ceci est un atout majeur pour configurer la durabilité de la gestion communautaire de la future Aire Protégée du Mato de Cantanhez.


Promotion des synergies

La promotion des synergies entre les Aires Protégées à l’échelle nationale et internationale pourra aboutir à la création d’aires protégées transfrontalières. L’archipel Bolama-Bijagos et la forêt de Cantanhez constituent des écosystèmes marins et côtiers intéressant aussi les Pays voisins (Sénégal et Guinée).  L’approche transfrontalière est favorable pour renforcer la gestion de la biodiversité lorsque il y a une volonté politique commune avec les Etats voisins à gérer conjointement des écosystèmes partagés. Cette volonté a été exprimée, pour les APs marines, par la Déclaration de Politique Générale des Pays de la CSRP (2003) et décliné par le Programme Régional de Conservation de la Zone Côtière et Marine qui a pour objectif la mise en place d’un réseau d’aires protégées marines à l’échelle régionale. Le rôle de l’IBAP, comme interlocuteur privilégié des organisations internationales, les autres APs et les Pays voisins, sera crucial pour intégrer les APs de la Guinée-Bissau dans le réseau régional.

 Le bureau d’étude est rodé dans l’assistance technique des programmes régionaux de gestion des ressources naturelles et dans l’appui à la mise en œuvre des réseaux des APs transfrontalières. En Guinée Bissau, avec le Programme AGIR, a assisté la démarche pour étudier la mise en place d’une gestion transfrontalière entre Guinée-Bissau et Guinée dans la zone de Cantanhez: un schéma directeur d’aménagement concerté entre les deux Pays, rédigé en 2005, est disponible et pourra constituer une référence pour une éventuelle mise en place d’une AP transfrontalière dans la zone de Cantanhez. Par ailleurs, le bureau a une expérience plus vaste en Afrique de l’Ouest dans les domaines de la gestion des ressources naturelles, parcs et aires protégées,  travaillant comme assistance technique principale dans le programme régional ECOPAS (Burkina, Niger, Bénin – financement UE).

A l’échelle nationale, des synergies seront crées avec IUCN pour la gestion des activités d’appui au développement et les plans de gestion des APs, avec GPC pour le monitorage et suivi des espèces importantes et l’exploitation du SIG. Des collaborations seront aussi entamées avec les ONGs et organisations de base dans le domaine de la gestion communautaire des APs.

Plans de gestion des Aires Protégées

Chaque Aire Protégée en Guinée-Bissau doit être obligatoirement dotée d’un Plan de Gestion (DL n.º 3/97 du 26 de Mai 1997) qui contient le zonage et l’aménagement, la description des écosystèmes, les mécanismes de gestion, etc. L’IBAP sera appuyé dans l’élaboration et la mise en œuvre des Plans de Gestion. Le travail sera réalisé en étroite collaboration avec IUCN pour tirer profit et capitaliser la base documentaire et les acquis de cette institution dans la gestion participative des APs. Un canevas méthodologique et un format pour la préparation des Plans de Gestion seront proposés par l’AT au Directeur de l’IBAP. A partir de cette proposition, et après discussion et échange d’idées et opinions avec le personnel et les partenaires, une méthodologie unique de planification et un format standard pour le document seront définis pour toutes les APs.  Le but est celui d’harmoniser les approches et de permettre une meilleure coordination de l’intervention.

Sur base du canevas méthodologique et du format standard, chaque AP sera dotée d’un Plan de Gestion pour la conservation de la biodiversité, l’appui au développement dans les zones périphériques et les actions susceptibles de valoriser le patrimoine naturel pour le développement de l’écotourisme ; les thèmes de recherche seront également contenus dans le Plan pour mieux étudier les espèces menacées et celles en danger.

Chaque Plan de Gestion sera préparé à travers une approche participative au plus haut degré, c’est-à-dire qu’il ne suffira pas une simple consultation des communautés riveraines pour la collecte des données, mais les communautés devront participer activement à l’identification et à la planification des actions dans les différents domaines. Pour ce faire, l’AT mettra à la disposition des techniciens de l’IBAP et de ses partenaires un éventail de connaissances techniques qui permettra, d’une manière efficiente et efficace, la planification participative. Le Plan de Gestion sera ainsi un véritable outil pour la préservation de la biodiversité et, au même temps, pour l’amélioration de la situation socioéconomique au niveau des communautés riveraines. L’implication des populations dans le processus de planification est indispensable pour les sensibiliser sur les enjeux liés à la biodiversité et à la conservation; le processus participatif vise aussi au renforcement des capacités organisationnelles des structures de base, pour viabiliser la gestion communautaire de l’aire protégé. La partie du Plan de Gestion dédiée aux actions d’appui au développement dans les zones périphériques, permettra de considérer les microprojets qui pourront ensuite être financés par le FIAL (point 7.2.1). Ces microprojets devront être compatibles avec l’AP et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines.

L’utilisation du SIG dans la préparation des Plans de Gestion est recommandée pour l’organisation spatio-temporelle de l’aménagement et de la gestion.  Pour ce faire, le travail sera réalisé en collaboration avec le GPC, qui est dotée d’une cellule SIG.

Le temps nécessaire pour la préparation des Plans de Gestion des APs est estimé entre 6 mois et 1 année, dépendant de la situation de terrain et des conditions d’accès parfois difficiles des communautés concernés. L’approbation par le Gouvernement et la successive mise en œuvre devra suivre dès que les documents seront finalisés et validés par toutes les parties prenantes.

Gestion communautaire des APs

La gestion des APs par les communautés riveraines est effective lorsque les organisations de base ont la volonté, les capacités organisationnelles et techniques et les moyens financiers pour réaliser les activités prévues par le Plan de Gestion. Les communautés locales, tout au long de ces années, ont manifesté leur volonté à gérer les APs par la constitution, avec l’appui de IUCN, des Comités de Gestion Communautaire. Toutefois, ces Comités doivent être mis dans les conditions de jouer un rôle plus actif et autonome dans la gestion des l’APs. Pour ce faire, l’IBAP doit renforcer les Comités de Gestion en vue de leur autonomisation, qui est indispensables pour l’appropriation de la gestion communautaire de l’AP. L’assistant technique appuiera les directeurs des APs dans la réalisation d’un diagnostic participatif pour chaque Comité de Gestion par une analyse des faiblesses, potentialités, menaces et opportunités. Cet état de lieux permettra de décider, avec chaque Comité, les formations et les appuis qui seront les plus appropriées pour la viabilité de la gestion communautaire de l’AP. La formation sera ajustée aux mécanismes et capacités de gestion à mettre en place, et variera entre sites, en fonction des besoins identifiés. Chaque Comité sera institutionnalisé et doté d’un statut et règlement intérieur et d’un bureau exécutif, qui sera l’instance décisionnelle sur les activités de gestion de l’AP, y inclus celles relatives à la mise en œuvre des microprojets d’appui au développement (voir point 7.2.1).

Plans d’Action pour les espèces menacées (cites)

Les Plans d’action seront finalisés pour le monitorage le suivi et la protection des espèces menacées ou en danger d’une importance mondiale, telles que les tortues marines, oiseaux migrateurs, lamantin, hippopotame, chimpanzé, etc. Des protocoles de monitorage et de suivi écologique seront proposés par l’AT au directeur de l’IBAP et ensuite discutés avec le GPC pour leur finalisation. La collecte des données et les inventaires fera suite, pour aboutir à la préparation d’un Plan d’Action pour chaque espèce. Le Plan contient l’état de lieux sur l’espèce (habitats, données quantitatifs et qualitatifs, pressions en cours, etc.), les indicateurs pour apprécier l’évolution des populations, et les méthodes pour assurer le suivi écologique. Ce dernier, sera supervisé par le Directeur de chaque AP; les gardes de la nature et les conservateurs, seront impliqués dès la préparation des Plans et formés sur les techniques d’inventaire et de comptage des espèces. En effet, exception faite pour la conduite d’inventaires périodiques à l’aide des consultants externes, le personnel des APs sera chargé du suivi écologique des espèces (observations, comptages, surveillance, etc.). Des fiches de suivi seront préparées pour chaque espèce importante; les données seront collectées et procédées périodiquement en collaboration avec le GPC pour suivre l’évolution de la situation.

Promotion du réseau des APs

Un Programme d’Education Environnementale et de Vulgarisation sera proposé par l’AT au directeur de l’IBAP. Le Programme a pour objectif de promouvoir l’éducation environnementale auprès d’un large public et dans les écoles, la vulgarisation des activités de l’IBAP et du réseaux des APs ; sensibiliser les public sur les enjeux de la biodiversité, spécifiquement dans la zone côtière, tout en mettant en exergue la valeur, reconnue au niveau internationale, du patrimoine naturel de la Guinée-Bissau, spécialement celui de la Réserve de la Biosphère (UNESCO) de l’archipel de Bolama et Bijagos. Le Programme comprendra une partie spécifique dédiée à l’éducation environnementale dans les écoles. 

Le Programme d’Education Environnementale et de Vulgarisation sera accompagné par la production de matériel de sensibilisation et de vulgarisation tels que audiovisuels, brochures, posters, etc., pour ventiler au large public et dans les écoles les activités de l’IBAP , le Parcs et la biodiversité de la Guinée-Bissau.

Capitalisation des données et échanger les informations

Le directeur de l’IBAP sera appuyé dans la capitalisation des informations sur les aires protégées et la biodiversité dans le but de disséminer et partager les informations et les expériences de l’Institut avec les autres intervenants, soit à l’échelle nationale que internationale. Cela est indispensable pour améliorer les échanges et consolider les réseaux d’information dans les domaines de la biodiversité et la protection des espèces menacés ou en danger. L’échange d’information permettra la meilleure intégration du Projet dans le Programme Régionale des Aires Marines Protégées et dans les autres initiatives à l’échelle régionale.

7.2.     Composante II : Développement communautaire

La composante vise la promotion de la conservation et de l’utilisation durable des ressources biologiques au niveau local. La priorité sera accordée aux activités qui, simultanément, réduisent la pauvreté et renforcent les groupes les plus vulnérables (femmes, jeunes, etc.). Les activités seront concentrées dans les communautés vivantes dans ou autour des aires protégées ou dans la Réserve de la Biosphère (archipel Bolama-Bijagos).

La participation des communautés riveraines et la compréhension des enjeux socioéconomiques, écologiques et culturaux et leur intégration réciproque, sont facteurs déterminants pour l’identification et l’adoption de toutes activités génératrices d’une source alternative de revenu. La composante devra identifier et tester des models pour renforcer le lien entre le développement socio-économique et la conservation.

7.2.1.  Microprojets et initiatives locales

Résultat attendu : développement et pilotage de models de gestion participative des ressources biologiques

L’assistance technique appuiera la préparation et la mise en œuvre d’une approche participative pour la réalisation de microprojets ou d’autres initiatives de développement compatibles avec la conservation de la biodiversité.

Financement des activités

Les microprojets et les initiatives éligibles sont financés par le Fond pour le Développement Durable (FIAL –Fundo de Iniciativas Ambientais Locais). Les critères d’éligibilités et les mécanismes de fonctionnement du FIAL sont basés sur le model développé par IUCN dans le passé. Le crédit (max. 50.000 USD)  peut être octroyé aux organisations de base et aux ONGs locales pour la mise en œuvre de microprojets dans les communautés. Sur base de l’expérience, cinq domaines d’intervention sont proposés: sécurité alimentaire, pêche artisanale, exploitation palme, écotourisme et énergie renouvelable. Les demandes de financement au FIAL doivent répondre à des critères d’éligibilités bien fixés, entre autres, la compatibilité avec la conservation et la gestion durable des APs, efficacité économique, durabilité, engagement et capacité de gestion de la communauté demanderesse. Une partie du coût du microprojet sera remboursé par la communauté pour constituer un fond de roulement, le Fond de Développement Communautaire (FDC), qui sera géré par un Comité. Le FDC appuiera les groupes les plus défavorisés et ceux n’ayant accès au circuit classique de crédit, comme les femmes ou les autres sujets vulnérables, pour le financement des initiatives de développement à la petite échelle.

Formation sur les approches participatives

L’assistance technique se concentrera sur la dynamisation et la facilitation du processus de mise en œuvre des microprojets et des initiatives locales. Ainsi la composante appuiera les organisations des bases et les autorités locales dans le processus d’identification et de planification participative. Des séances de formation e des ateliers seront  organisées au niveau local pour renforcer les capacités dans le domaine du diagnostic participatif. L’information sur les opportunités offertes par le FIAL et sur son mécanisme de fonctionnement, permettra aux bénéficiaires de mieux saisir les avantages et préparer des propositions de financement viables du point de vue technique et organisationnel et de respecter la procédure prévue par le FIAL. Le but final est celui de faciliter l’accès au FIAL de la part des organisations de base et des ONGs locales. Le Comité d’évaluation du FIAL sera appuyé et formé pour permettre l’instruction rapide des demandes de financement et l’analyse technique des microprojets. L’action de l’AT facilitera les  responsables dans la gestion du FIAL et, d’une manière générale, rendra fluide le processus de mise en œuvre des activités de développement dans les communautés riveraines.

Ainsi l’appui de l’AT sera focalisé sur :

§      Training sur les méthodologies des diagnostics participatifs dans les domaines de la gestion des ressources naturelles et le développement communautaire.

§      Animer et coordonner les séances de travail pour l’identification et la planification participative de microprojets de développement.

§      Formations sur le fonctionnement des systèmes de micro finance en milieu rural.

§       Mise en place d’un système de suivi et d’évaluation participative des microprojets et des activités génératrices de revenu.

La collaboration avec l’AT de la sous composante pêche et le CIPA est prévue pour les microprojets et les initiatives dans le domaine de la pêche artisanale.

Les bénéficiaires de l’assistance technique seront : les responsables de la composante, les organisations et ONGs locales, les autorités et techniciens locaux et des personnes ressources dans les communautés.

Valorisation des produits de la biodiversité

La valorisation et la promotion des produits de la biodiversité sur le marché local contribuent à trouver un débouché pour ces produits et, par conséquence, assurent la viabilité économique des microprojets d’exploitation durable des ressources naturelles. La valorisation est réalisée par la promotion d’un label écologique des produits, pour certifier leur comptabilité avec la préservation de la biodiversité.

L’AT appuiera la définition de la stratégie de vulgarisation et de promotion sur le marché des produits éco compatibles (études des filières, matériel de vulgarisation et publicité, etc.) pour impulser les activités génératrices de revenu liées à l’exploitation rationnelle et durables des produits de la biodiversité.

7.2.2.  Gestion de la Pêche

Résultat attendu : amélioration de la gestion des pêches dans la zone côtière par la création et mise en ouvre de Réserves de Pêche (RP)

La pêche et l’abondance des ressources halieutiques sont décisives pour la population et pour l’économie du Pays. Cependant, les faibles capacités de gestion et, par conséquence, les pêches illégales sont une grande menace pour la biodiversité marine. La gestion rationnelle du secteur de la pêche est alors cruciale pour la conservation de la biodiversité et la promotion du développement durable de la zone côtière de la Guinée-Bissau. Ceci mérite une attention particulière lorsque on initie une approche intégrée pour le maintien des fonctions et de la résilience des écosystèmes (approche écosystème). En conséquence, la composante prendra en compte les activités liées à la pêche, qui ont un impact sur la gestion de la biodiversité côtière, et accessoirement les activités bénéficiant du support financier du FIAL, en particulier dans les zones tampon des aires protégées.

Renforcement de la gestion de la pêche

Le manque de moyens logistiques et financiers, les faibles capacités techniques et opérationnelles sont les limitations principales du Ministère des Pêches dans la gestion du secteur. Le renforcement de la gestion doit être réalisée par la création d’un cadre institutionnel doté de la volonté, de capacités organisationnelles, de cadres formés et motivés et des moyens logistiques et financiers. Toute cela est un enjeu de longue haleine qui doit être poursuivi avec cohérence dans la stabilité politique.

Le PGBZCGB doit contribuer à développer une stratégie viable pour le secteur de la pêche en Guinée-Bissau. Les enjeux majeurs pour la sous composante sont la gestion durable des Réserves de Pêche et l’application d’un cadre réglementaire et législatif cohérent, partagé par un vaste public et respecté par les pêcheurs industriels et artisanaux.

L’efficacité du monitorage, contrôle et surveillance (MCS) des pêches est déterminante à la gestion durable du secteur et à la préservation des espèces marines menacées. Actuellement la capacité de gestion et de MCS des pêches en Guinée-Bissau est faible et l’Etat ne dispose des ressources suffisantes. Les renforcements des capacités des cadres nationaux et l’appui à l’amélioration des mécanismes de MCS, dans un cadre législatif cohérent, sont une contribution majeure du PGBZCGB au secteur.

L’AT appuiera le FISCAP dans le développement des plans pour les activités de monitorage, contrôle et surveillance (MCS) des pêches. En effet, un MCS efficace des pêches permet au Ministère des Pêches de tirer un bénéfice économique des pêcheries, qui, à son tour, constitue un revenu important pour le maintien du MCS.

Le CIPA est responsable pour le monitorage sur l’état des pêcheries et l’analyse des carnets des licences. Les capacités actuelles sont faibles et le monitorage des pêcheries doit être mieux organisé. L’assistance technique au Coordonnateur du CIPA facilitera la mise en œuvre d’une démarche innovatrice pour tester un nouveau concept et pratique pour le monitorage et la conservation des ressources halieutiques en Guinée-Bissau. Les efforts seront concentrés dans la gestion et la protection des zones sensibles de reproduction des poissons et autres crustacés. Il s’agira de favoriser l’introduction des Réserves de Pêche, c'est-à-dire des zones gérées par une forme spéciale de réglementation, basée sur la négociation avec les usagers directs des règles d’exploitation rationnelle des ressources halieutiques.

La surveillance de ces réserves et l’application des cahiers de charge seront assurées par les groupes cibles en partenariat avec les services du Ministère des Pêches. Cette nouvelle approche est censée de faciliter l’appropriation par les communautés locales de la gestion des ressources halieutiques et des pêcheries, en protégeant les zones sensibles de reproduction et de croissance des espèces commerciaux.

La formation et le training permettront aux cadres nationaux de préparer les plans de gestion des RP et d’améliorer la planification et la maîtrise du système de MCS des pêches.

Etudes et diagnostics sur la pêche et les écosystèmes marins

La gestion des pêches doit s’appuyer sur une solide connaissance scientifique des écosystèmes marins, une documentation bien organisée et des bases de données actualisées et fiables. C’est pour cela qu’il y a besoin de lancer des études et des diagnostics pour combler les lacunes et acquérir les connaissances scientifiques pour appuyer la gestion rationnelle du secteur de la pêche. Les études et les diagnostics seront fonctionnels à la mise en lace des Réserves de Pêche.

Il est prévu qu’au moins 3 Réserves de Pêche soient établies et en fonctionnement les premiers trois ans du Projet. Pour ce faire, l’AT contribuera à la finalisation des études et des diagnostics pour soutenir la délimitation et la réglementation des RP. Le SIG pourra être utilisé afin d'assurer l'accumulation des informations pluridisciplinaires nécessaires et le successif traitement des données utiles à la mise en place des RP.

Mise en place et gestion des Réserves de Pêche (RP)

La définition d’une approche participative dans la mise en place des Réserves de Pêche permettra la responsabilisation de la population cible (pêcheurs) dans la gestion des ressources halieutiques. L’approche prévoit la consultation des parties prenantes pour la définition concertée des limites, la négociation des modalités de gestion, de surveillance et de vigilance des RP. L’AT appuiera l’animation et la formation des Comités de Gestion des pêches et l’élaboration des Plans de Gestion et de surveillance des RP. Des protocoles d’entente et un cahier de charge seront signés entre le Centre de Suivi des Pêches (voir suite) et chaque Comité de Gestion des RP. Par ailleurs, l’appui technique concernera aussi les aspects légaux liés à la mise en place des Réserves de Pêche, notamment la préparation des textes des décrets de création des RP.

Monitorage et évaluation des Réserves de Pêche

Le monitorage et l’évaluation périodique de l’impact des Réserves de Pêche, par la définition des indicateurs à caractère écologique et biologique, sont utiles pour déterminer l’évolution des stocks et des écosystèmes marins. Il s’agit d’apprécier en quelle mesure la mise en place des Réserves de Pêche contribue au maintien des ressources halieutiques et des pêcheries. L’AT appuiera la définition des termes de référence et réalisera le suivi des études de monitorage et d’évaluation de l’impact des RP sur la préservation de la biodiversité marine.

Parallèlement, le monitorage et l’évaluation permettront de suivre l’évolution du Projet et d’apprécier la contribution de la sous composante à l’amélioration de la gestion du secteur au fil de la mise en œuvre des activités, pour apporter, le cas échéant, les mesures correctives et/ou les améliorations nécessaires.

Appui au Ministère des Pêches

Le renforcement du cadre institutionnel, l’harmonisation et la création des règlements et lois adaptées sont la base sur laquelle bâtir la gestion durable du secteur de la pêche en Guinée-Bissau. L’assistance technique contribuera à créer cette base, tout en tenant compte des faibles capacités institutionnelles de départ au sein du Ministère des Pêches.

Les structures du Ministères des Pêches ont actuellement des fortes limitations et une fiable opérationnalité dans les activités de contrôle et inspection. Les faibles capacités et le manque de ressources font obstacle à la gestion des pêches. Ceci fait que les pêches illégales ravagent les eaux marines de la Guinée-Bissau. Pour contribuer à la lutte contre les pêches illégales, le PGBZCGB pourra contribuer à l’amélioration du système de MCS, avec accent sur les pêches côtières.

 L’AT appuiera la préparation des plans d’activités, les rapports d’activité et le budget de la sous composante pêche du PGBZCGB (y compris du CIPA, Direction des Pêches et FISCAP,). L’IBAP et la sous composante pêche concerteront leurs efforts pour harmoniser l’intervention dans les Réserves de Pêche, qui font partie intégrante des Zones Protégées avec une composante marine (Parc National Marin de João Vieira/Poilão, Parc National de Orango). Pour coordonner la surveillance des RP, des protocoles d’entente seront signés entre le Ministère des Pêches, les directeurs des APs et les privés qui opèrent près des RP (campements de pêche, etc.). Comme susmentionnée, les RP seront constitués par décret ministériel.

La Guinée-Bissau est membre de la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP) qui a pour but l’harmonisation des politiques, des stratégies et de la législation sectorielle des Etats membres. Une gestion durable du secteur de la pêche doit tenir compte des enjeux transfrontaliers. La gestion transfrontalière est nécessaire lorsqu’il s’agit des écosystèmes marins qui intéressent les espaces communs avec la Guinée, d’un part, et le Sénégal, de l’autre part. Ainsi, à partir des expériences similaires dans d’autres Pays de la sous région (Mauritanie et Sénégal),  un canevas méthodologique et une approche seront proposés par l’assistance technique pour favoriser la mise en place d’une gestion transfrontalière des pêches.

Mise en place du Centre de suivi de la Pêche (CSP)

Il est prévu de renforcer les capacités institutionnelles du Ministère des Pêches par la mise en place du Centre de Suivi des Pêches (CSP) au sein du CIPA. L’AT appuiera l’établissement du cahier de charge du CSP et la formation de son personnel sur les techniques d’inventaires halieutiques, monitorage et suivi des stocks, le suivi des captures, etc. Le CSP sera appuyé dans le suivi et le monitorage des captures des espèces de valeur commercial, comparé à l’effort de pêche, et les tendances des stocks des principales espèces d’intérêt commercial. Ainsi le Ministère des Pêches, par le biais des rapports de suivi et des études réalisés par le CSP,  sera informé sur l’évolution des pêches et ainsi doté des éléments décisifs dans l’effort d’améliorer la gestion du secteur de la pêche.

Campagnes d’information et vulgarisation

L’information du public et des acteurs concernés par la filière pêche sur la réglementation du secteur a pour but de sensibiliser sur l’importance d’une gestion concertée et faire évoluer les comportements en faveur des pratiques durables d’exploitation des ressources halieutiques.

Par exemple, les commerçants doivent être informés sur les espèces interdites à la vente et sur la taille minime autorisée pour chaque espèce commerciale. Les pêcheurs doivent être aidés à comprendre la nature des infractions et la raison d’être de la réglementation. Par ailleurs, le personnel du Ministère, tels que les inspecteurs et les observateurs, doit être formés sur les techniques de communication et sur l’approche à utiliser avec les opérateurs du secteur.

Les campagnes d’information et de vulgarisation seront réalisées par la production de matériel audiovisuel, brochures, poster, réunions, etc.

Capitalisation des données sur la pêche

Le Directeur du CIPA sera appuyé dans la capitalisation des données sur la pêche en Guinée-Bissau, dans la production des rapports techniques de synthèse et dans la promotion de l’échange d’information au niveau national, régional et international.

Microprojets pour la gestion des mangroves et la pêche artisanale

La gestion durable des mangroves sera promue en utilisant toujours l’approche participative dans les communautés locales. Des microprojets seront financés par le FIAL pour la promotion de l’utilisation durable des mangroves et de l’activité de la pêche artisanale.


7.3.      Composante III : Mise en œuvre des politiques, mécanismes et structures de garde-fou pour la préservation de l’environnement

Résultat attendu : Mise en place d’un cadre réglementaire environnemental et social

La composante s’occupe de la mise en ouvre des politiques, mécanismes et structures pour la prise en compte des préoccupations environnementales et sociales dans les programmes et projets de développement.

Agence pour la gestion de l’environnement

Il est prévu de renforcer le cadre institutionnel de la gestion de l’environnement par la création d’une agence autonome en charge des évaluations d’impact environnemental (INA). La mission de l’INA est la mise en place des politiques de garde-fou afin que les considérations environnementales et sociales soient intégrées dans les projets de développement en Guinée-Bissau.

Système pour les évaluations d’impact environnemental et social

L’assistance technique appuiera la composante dans le développement, l’adoption, la dissémination et l’implantation de la législation sur l’évaluation de l’impact environnemental. L’appui est concrétisé par la définition des procédures et règles régissant les évaluations d’impact environnemental (EIE) et social (EIS). Parallèlement, il s’agit de renforcer les capacités des cadres dans le suivi et la révision des études de EIE et EIS. Des missions de courte durée de l’AT sont prévues pour assurer d’abord la mise en place du système et en suite son suivi et son adéquation au fil de sa mise en œuvre.

 La composante doit contribuer à prévenir que les intérêts commerciaux, comme, entre autres, la pêche industrielle et la future exploitation pétrolière, puissent porter préjudice à la biodiversité. La mise en place du système des EIE et EIS constitue un garde-fou contre toutes actions nuisibles aux écosystèmes et aux espèces menacées ou en danger.

Les EIE et EIS touchent les intérêts immédiats d’un grand public (investisseurs, populations, décideurs, administrateurs, exploitants, etc.) parce que établissent la compatibilité ou non avec la préservation de l’environnement des projets de développement et des investissements, donc statuent sur l’opportunité ou non de les réaliser. Il est ainsi nécessaire de mettre en place une procédure de consultation publique pour concerter la réglementation pour les EIE et EIS. 

La création du cadre réglementaire doit se faire par une consultation tout azimut pour tenir compte des préoccupations des parties prenantes dans les EIE et EIS. Pour ce faire, des réunions périodiques seront organisées entre le Comité de Gestion du Projet, le Comité de Pilotage et le Comité Consultatif.

L’assistante technique appuiera le Coordonnateur de la Cellule pour les Evaluations des Impact Environnementaux (CAIA) en assurant la formation et le training des cadres sur les techniques des EIE et EIS, l’appui à la préparation des lois, règlements, manuels de procédures, guides, etc. dans les domaines de impact environnemental et social. L’AT contribuera aussi à la constitution du panneau de révision interministériel des EIE et EIS et à la formation de ses membres.

Les projets de développement prévus par le Gouvernement qui auront des paramètres que selon les règles établies seront susceptibles d’entraîner un impact environnemental ou social, devront être soumis à une EIE ou EIS complète, avant de leur réalisation.

Le public, les décideurs et les opérateurs privés seront informés et sensibilisés sur l’importance de prévenir les impacts environnementaux et sociaux négatifs et sur la portée des lois et règlements. La conscientisation de la population cible sur l’importance de mettre en place un système de garde-fou pour évaluer les impacts sociaux et environnementaux des actions de développement demeure un facteur important pour la viabilité des politiques et mécanismes de prévention.

Législation nationale et conventions internationales

La composante appuiera l’harmonisation de la législation pour tenir compte des traités et des conventions internationales sur la protection de la biodiversité et des espèces menacées ou en danger (Biodiversité, Ramsar, CITES, Bonn). L’AT participera à la mise en œuvre d’une législation harmonisée pour assimiler les standards internationaux et à la préparation des plans d’application des traités et conventions internationales. Tout cela facilitera la valorisation de la biodiversité du Pays au niveau régional et international.

7.4.     Composante IV : Gestion, suivi et évaluation du Projet

Résultat attendu : Mise en place d’un programme de gestion, monitorage, suivi et évaluation du Projet

La coordination générale de la mise en œuvre du Projet se fera au niveau de cette composante. Les activités seront les suivantes :

1)                        La mise en place et le fonctionnement d’une petite Unité de Gestion du Programme (UGP).  Le Coordonnateur National du Projet (CNP), assisté par le chef de l’équipe d’assistance technique, assurera la gestion courante et la mise en œuvre des activités. L’appui de l’assistant technique portera sur la préparation des plans de travail y compris leur budgétisation pour soumission à la BM, les rapports périodiques pour le Gouvernement et les bailleurs de fonds du PGBZCGB, l’harmonisation, la coordination et l’intégration des plans de travail des composantes. L’AT veillera également sur la mise en œuvre des activités pour assurer l’efficience et l’efficacité de l’intervention. Les capacités au sein de l’UGP seront renforcées dans les domaines de la Gestion du Cycle du Projet (GCP), l’approche cadre logique et le suivi et l’évaluation des projets. L’UGP sera dans les conditions de mettre en place et de gérer un programme de suivi et évaluation du Projet pour le monitorage des indicateurs de performance et l’appréciation des critères d’évaluation (pertinence, efficience, efficacité, impact et viabilité). Le système permettra de suivre l’évolution du Projet, tenir compte des feedbacks et des réactions des bénéficiaires et des autres partenaires aux initiatives entamées et, le cas échéant, apporter les adaptations et/ou les corrections nécessaires.

2)                        La mise en œuvre du PGBZCGB est faite à travers la coordination et la concertation entre plusieurs agences d’exécutions et acteurs institutionnels. Le rôle de l’UGP pour la coordination et la facilitation de l’échange d’information sur le Projet sont primordiaux. Ainsi l’UGP facilitera la constitution et le fonctionnement des structures multi institutionnelles nécessaires pour assurer la coordination entre plusieurs agences d’exécution et une intégration verticale des activités du Projet à l’intérieur des programmes sectoriels nationaux.

Le Comité de Pilotage sera composé par les représentants des parties concernés par la mise en œuvre du Projet (Les Ministres,  ONGs, Autorités locales, etc.). La mission de ce Comité est d’assurer la concertation et veiller sur la mise en ouvre du PGBZCGB tout en considérant les préoccupations des parties concernées. Le Comité veillera également sur l’appropriation des activités des acteurs à l’échelle locale et ceux des services techniques nationaux impliqués dans l’exécution du Projet. Il donnera aussi des recommandations pour améliorer la qualité de l’intervention et renforcer la participation des toutes les parties prenantes (stakeholders) dans le Projet.

Le Comité Consultatif sera composé par une large représentation des acteurs locaux. Sa mission est de permettre que les opinions et les intentions des communautés, des autorités locales traditionnelles et administratives soient prises en compte lors de la mise en œuvre du Projet. Ce Comité aura un rôle clé pour orienter le PGBZCGB en conformité aux attentes des populations et des autorités locales, soit pour ce qui concerne la gestion des RNs, soit pour ce qui concerne le développement socioéconomique. L’UGP aura la tâche d’informer les membres du Comité Consultatif sur les objectifs et les développements du Projet ; l’échange d’information et la bonne communication entre le Projet et les acteurs à la base sont cruciaux pour le succès de l’intervention.

3)                        L’UGP sera appuyé pour le développement et la mise en place d’un programme de suivi et évaluation pour le PGBZCGB. Des consultations indépendantes périodiques, en début, mi-parcours et fin d’intervention, seront engagés pour préparer un référentiel et pour évaluer les progrès à mi-parcours et l’impact à la fin du Projet. L’assistant technique proposera au Coordonnateur Nationale les Termes de Référence pour les consultations et assurera le suivi et la révision des travaux des consultants.

Parallèlement un système de suivi et évaluation interne sera préparé dans le but de permettre à la CNP de réaliser des autoévaluations périodiques pour apprécier le fonctionnement et les progrès du Projet, du point de vue de l’organisation interne et les performances sur le terrain.


8.        Facteurs de viabilité

Les suivants aspects sont cruciaux pour la continuité de l’intervention pour la préservation de la biodiversité dans la zone côtière de la Guinée Bissau.

a) L’appropriation de la part du Gouvernement des politiques sur la biodiversité est une condition essentielle pour consolider l’intervention soit à l’échelle nationale que régionale. L’engagement du Gouvernement dans le secteur doit augmenter pour assumer une position de leadership dans le processus de décision. Le PGBZCGB contribuera à créer les conditions pour le meilleur engagement du GOGB par l’appui à la création et la consolidation des structures de gestion et l’harmonisation du cadre réglementaire et législatif.

b) Actuellement le cadre institutionnel en Guinée Bissau est très faible et les ressources humaines sont limitées. Le niveau actuel des capacités doit être déterminé pour configurer une intervention  réaliste et qui aie de chances de succès. Pour ce faire, les activités du Projet doivent être priorisées, le cadre institutionnelle défini et les objectifs intermédiaires doivent être établi à partir des réelles capacités de mise en œuvre des cadres, des techniciens et des communautés locales. L’assistance technique réalisera un état de lieux des capacités sur place et ensuite déterminera les actions nécessaires pour former et construire un cadre d’exécution adéquat. Il est opportun de ne surestimer les capacités institutionnelles et d’utiliser une approche pragmatique dans la planification de l’intervention. Cependant, il faut considérer que la construction des capacités pour la viabilité de la préservation de la biodiversité en Guinée-Bissau est un processus de longue durée et qui doit être soutenu par une action incisive d’assistance technique dans les domaines critiques.

c) La durabilité financière est déterminante pour maintenir les initiatives du réseau des aires protégées et la préservation des espèces menacées ou en danger. Or les contraintes budgétaires sont très aigues en Guinée Bissau. C’est pour cela que l’institution d’une Fondation, pouvant catalyser les apports du secteur privé ou des bailleurs de fonds dans la constitution du réseau pour la biodiversité et les aires protégées, est un aspect dont il faut absolument tenir compte pour la viabilité.

d) L’identification d’appropriées alternatives économiques pour les usagers directs des ressources naturelles est un facteur clé pour le changement des comportements en faveur de la préservation de la biodiversité. Pour ce faire la participation et une intervention adaptée aux caractéristiques socioéconomiques, écologiques et culturelles sont déterminantes pour l’identification, la successive appropriation et la viabilité des microprojets au sein des communautés locales. Dans ce domaine, il n’y a pas encore une approche valable universellement. Ainsi le PGBZCGB utilisera une approche progressive pour tirer les leçons de l’expérience au fur et à mesure de la mise en œuvre. L’approche et les activités développées par IUCN dans le domaine de la gestion participative des Aires Protégées seront une bonne base de départ.